Mise à jour des nouvelles du 17.07.2025

Visite d'Australie en paramoteur

Article de la Stuttgarter Zeitung
Un Australien traverse l'Europe en parapente

L’aventurier australien Tim Rowlinson vole de la Grande-Bretagne jusqu’à la frontière ukrainienne – avec une escale à Schramberg.

Lorsque l’Australien Tim Rowlinson (54 ans) décolle tôt le matin avec deux amis à Douvres, en Angleterre, une heure de vol au-dessus de l’eau l’attend. Sous lui : la Manche. Au-dessus de lui : uniquement la voile de son paramoteur. L’air est calme – mais glacial. À environ 6000 pieds d’altitude, il a presque les doigts gelés. Mais faire demi-tour n’est pas une option. Ce vol fait partie d’une mission qui doit le mener jusqu’à la frontière ukrainienne.

Un projet audacieux – pour une bonne cause
Son voyage commence à Land’s End, dans le sud-ouest de l’Angleterre, et le mène à travers la France, l’Allemagne, l’Autriche, la Tchéquie, la Hongrie et la Roumanie jusqu’à la frontière ukrainienne. En route, il prévoit une halte à Schramberg, dans la Forêt-Noire. Son objectif : récolter des dons pour deux projets humanitaires en Ukraine – une soupe populaire à Kharkiv et un véhicule de secours pour le front. Le fourgon, qui accompagne les trois aventuriers (Rowlinson, Gary Bell et Nathan Ward) par voie terrestre, doit être transformé à cet effet.

L’idée de cette aventure lui est venue en écoutant un podcast où des cyclistes britanniques collectaient des dons en se rendant en Ukraine. « Je me suis dit : peut-être que je peux faire quelque chose de similaire avec le paramoteur. »

Inspiré par les pionniers de l’aviation
Ce n’est pas le premier vol audacieux de Rowlinson. Il pilote des paramoteurs – des parapentes motorisés – depuis sept ans. Inspiré par des pionniers de l’aviation comme Charles Kingsford Smith, le premier homme à avoir traversé le Pacifique des États-Unis à l’Australie en 1928, Rowlinson a voulu repousser lui aussi ses limites. En Australie, il a déjà traversé le détroit de Torres (environ 150 km d’océan entre l’Australie et la Papouasie-Nouvelle-Guinée) – comme aujourd’hui, seulement avec une aide à la flottabilité et une balise d’urgence, sans bateau accompagnateur.

Traverser la Manche : un acte symbolique
Le survol de la Manche est un acte symbolique pour lui : la traversée de 40 kilomètres est un « jalon bien connu », explique-t-il en visioconférence. Beaucoup de gens ont nagé ou volé cette distance. « On fait ça depuis 100 ans et on a même vu l’avion de Louis Blériot, le premier pilote à avoir traversé la Manche de France jusqu’à Douvres en 1909. » Blériot a mis 37 minutes pour parcourir les 40 km.

Les aventuriers doivent surveiller constamment la météo. « Les paramoteurs sont très sensibles au vent – c’est comme un parachute avec un moteur dans le dos », dit Rowlinson. « C’est pourquoi nous essayons toujours de voler par vent faible, voire sans vent du tout. »

On les avait prévenus que le brouillard réduisait souvent la visibilité au-dessus de la Manche, mais cette semaine, le ciel était si clair qu’on pouvait voir la France depuis les falaises de Douvres la veille. Lors de leur vol réel, ils ont eu de la chance – ils ont atteint la côte française en moins de 70 minutes.

Prochaine étape : Schramberg
Ils ont atterri à 8h, heure locale, et sont arrivés si tôt qu’il n’y avait encore personne pour les accueillir. Mais ensuite, l’accueil fut très chaleureux – malgré quelques barrières linguistiques. Selon Rowlinson, toutes les personnes rencontrées jusqu’ici ont été très amicales, généreuses et serviables.

Depuis la France, ils se dirigent vers l’Allemagne – où ils comptent atterrir près de Stuttgart ce week-end ou au plus tard au début de la semaine prochaine. Une école de vol locale à Schramberg, à environ 100 km au sud de Stuttgart, leur a déjà proposé son « joli petit terrain ». Sur la page Facebook du trio, des Allemands leur ont laissé une invitation à s’arrêter et ont offert « tout le soutien imaginable » – barbecue, douche, électricité, assistance technique. « Nous acceptons avec plaisir », a déclaré Rowlinson.

Depuis l’Allemagne, ils comptent poursuivre leur route par l’Autriche – avec un arrêt de deux jours dans les montagnes au sud-ouest de Vienne – puis à travers la Tchéquie, la Hongrie et enfin jusqu’en Roumanie. À la frontière ukrainienne, ils veulent remettre le fourgon en personne, et Rowlinson, qui travaille comme mécanicien, veut l’aider à être transformé en ambulance.

L’Ukraine tient à cœur à Rowlinson depuis longtemps. En 2023, il s’était déjà rendu dans le pays avec des outils pour participer à la reconstruction. Ce qu’il y a vu l’a profondément marqué. « J’ai rencontré des gens qui avaient perdu leur maison, leur famille, leur existence », raconte-t-il. Avec cette nouvelle mission, il souhaite non seulement collecter des dons, mais aussi sensibiliser le public. « Je veux rappeler aux gens ce qui se passe actuellement en Ukraine et aider les habitants à traverser cette guerre terrible », dit-il.